Le 5 décembre dernier, s’est tenue à la faculté de droit de l’Université de Rennes 1 (Salle 209) une journée d’études intitulée « Comparer les droits dans une recherche historique. Les enjeux, les méthodes, les ressources ». En tant que coorganisatrice de l’événement, l’Association des Historiens du Droit de l’Ouest se réjouit de son succès.
Le professeur Sylvain Soleil, membre de l’IODE et organisateur de l’événement, a accepté de répondre aux questions du laboratoire sur cette journée d’études.
Comment cette journée est-elle née ?
Je suis parti d’un constat. Lors de rencontres scientifiques ou HCERES avec des doctorants qui faisaient de l’histoire comparée du droit, beaucoup étaient en panne de méthode. Les travaux se multiplient (comparaison des doctrines, des législations, des coutumes…), mais sans le secours d’une méthodologie bien identifiée. D’où l’idée de réunir des doctorants et des historiens du droit confirmés pour échanger. D’où, surtout, l’idée d’en faire un partenariat : l’Axe que je dirige au sein de l’IODE (Axe Théorie et histoire des systèmes juridiques) s’est associé à l’Ecole Doctorale DSP pour imaginer une journée d’étude et de formation doctorale. Le Master 2 Histoire du droit était également impliqué, mais c’est surtout l’Association des Historiens du Droit de l’Ouest qui a été la cheville ouvrière de la journée : Jean-Romain Ferrand-Hus a coorganisé la journée ; Hugo Beuvant a trouvé les intervenants ; Jean-Philippe Hias a pris en main les pauses et le déjeuner. Du super travail d’équipe !
Comment la journée s’est-elle déroulée ?
J’avais demandé aux doctorants de jouer le jeu : chacun devait veiller à ce que le cœur de son intervention (15 mn) concerne, non pas l’objet de sa thèse, mais un problème de méthodologie comparative en rapport avec son objet de recherche. Les problèmes abordés concernaient la comparabilité des sources, la barrière de la langue et de la culture, la traduction (donc une certaine trahison) des sources, les risques d’anachronisme, les mots et les concepts de la comparaison. Certains ont montré comment ils comptaient contourner les obstacles, d’autres, humblement, ont sollicité des solutions. Ensuite, les historiens du droit confirmés prenaient la parole pour proposer des pistes de réflexion. Il s’agissait de Jacques Bouineau (la Rochelle), Luisa Brunori (Lille 2) et moi-même.
Quels retours avez-vous ?
Très positifs. Une doctorante m’écrit : « Je vous remercie à nouveau de m’avoir conviée à cette journée d’études qui a été vraiment très enrichissante, à un moment où j’étais en proie aux doutes quant à mes recherches et à l’issue de ma thèse. Vos conseils, ainsi que ceux de Jacques Bouineau et de Luisa Brunori, me seront d’une grande utilité. » L’un des inscrits à la journée explique : « J’ai réellement profité des remarques prodiguées durant cette journée. Je vais tâcher de respecter à la lettre les recommandations soulevées. » Quant aux animateurs, l’un d’eux conclut par « un sincère bravo de ma part à tous les organisateurs et à tous les participants pour cette journée vraiment passionnante et très agréable ».